Portrait de Nathalie Ille

Nathalie Ille redécouvre la navigation à la voile seule à bord de son 8 mètres en Nouvelle Calédonie, après 13 années de mannequinat et une solide expérience du monde de l’image. A son retour, elle passe ses diplômes de navigation et, que ce soit à bord du navire « La Boudeuse » ou sur des navigations thérapeutiques, elle s’investit sur des projets où les interactions entre l’Homme et la Mer ne sont jamais anodines.

Utiliser la mer comme mémoire de navigations (à bord du trois-mâts La Boudeuse), comme ressource thérapeutique (pour enfants malades avec les « Matelots de la vie »), ou pour comprendre les impacts de l’Homme sur l’environnement (avec le WWF, sur les missions « Med Initiatives ») lui ont permis d’appréhender la complexité des liens qui unissent les hommes et la mer et de voir en elle bien plus qu’une grande masse d’eau.

Elle monte sa première expédition Eléments, l’Odyssée Féminine en 2013, avec à bord d’un catamaran LAGOON 39, un équipage de sportives de haut niveau parties à la découverte des merveilles de la Méditerranée et de ses enjeux environnementaux.

Deux ans plus tard, Nathalie Ille se lance dans cette nouvelle aventure, « Sillage-Odyssée » pour aller plus loin dans sa recherche sur les interactions entre les hommes, les femmes et la nature et plus particulièrement sur leurs rapports avec la mer.

 

La genèse

« C’est en naviguant que j’ai appris à connaître la mer, à l’aimer, à la respecter. De mon expérience tirée du passé comme celle de mon présent, je m’inquiète de la place et du rôle qu’elle prendra demain.

Sur l’eau, j’ai compris combien je n’étais rien sans la nature et à quel point nous avions tous besoin d’elle pour notre futur. C’est une évidence, mais c’est en partant de mon expérience sensorielle, ancrée depuis toujours entre mer et montagne en Méditerranée, que j’ai eu l’intuition forte du projet Sillage. D’où cette volonté de faire un projet qui réunirait les sciences autour de la mer qui est notre patrimoine, mais aussi notre avenir.

J’ai imaginé de proposer un lieu où les scientifiques pourraient croiser leurs regards sur la Méditerranée et ses enjeux pour demain. Comment, en effet, avec des connaissances multiples et cloisonnées, envisager une relation durable à la nature dans une région du monde aussi complexe ?

Réunir des scientifiques de cultures et de disciplines différentes pour encourager une vision globale du bassin méditerranéen, sur trois ans d’expédition, est une des premières forces du projet et celle à laquelle je suis le plus attachée. »

 

Nos valeurs

Vivre son aventure 

« Bercée par la littérature des aventuriers d’hier à ceux de ma génération, du commandant Cousteau à Jean-Louis Etienne, j’ai été conquise par leur énergie, leur persévérance et leur volonté d’aller toujours plus loin.

C’est ce goût de l’aventure, cette part de rêve, ce plein d’émotions que je veux porter et partager dans cette expédition. J’espère donner à qui veut l’entendre l’envie de vivre sa passion, de réaliser ses projets et de créer son chemin, qu’importe la difficulté ! »

Etre une femme, sans entraves 

En montant un équipage féminin sur cette expédition, nous voulons dépasser les clichés sur les chemins de vie, les choix de carrières scientifiques et les métiers liés à la mer encore traditionnellement masculins.

Créer des référents positifs pour que les petites filles de la Méditerranée puissent se rêver comme navigatrices, chercheures ou aventurières, les inciter à monter leur projet, oser, s’affirmer, tenir le cap, et tracer leur sillage.

Repenser sa relation à la mer et plus largement à la nature 

L’objectif de Sillage-Odyssée est aussi de transmettre nos connaissances, nos découvertes et nos expériences pour amener les Méditerranéens à réfléchir et repenser leurs relations à la mer, en particulier autour des enjeux de préservation de l’environnement. Parce que chacune et chacun d’entre nous sommes concernés et que ce patrimoine vivant n’est pas immuable.

Pourquoi en bateau ? 

Le choix du bateau à voile, un catamaran, ce moyen de transport lent, qui permet de regarder, de réfléchir, répond à cette préoccupation centrale de permettre l’échange. Dans ce huis clos, dans le confort du trampoline qui permet l’assise et la discussion, les disciplines peuvent se frotter les unes aux autres, élargir leurs horizons et dessiner un laboratoire hybride embarqué.

Quand on arrive par la mer, on pose un autre regard sur les choses. Et quoi de mieux qu’un bateau pour parler de nos relations à la mer ? Les lieux très symboliques choisis pour les étapes de l’expédition sont les petites îles et les grandes villes : deux réalités opposées, à l’échelle de la Méditerranée.

L’expérience de la mer avec ses aléas météo qui fait que c’est toujours la nature qui a le dernier mot est justement là pour rappeler que cette aventure est avant tout humaine. Partir en bateau, en micro-société, n’épargne pas. C’est une mise à nu face aux autres. Le bateau est un catalyseur d’émotions fortes. Quitter la terre, prendre la mer, c’est aussi partir vers soi, quitter ses repères.

Nathalie Ille

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