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Rencontres à Procida

L’Istituto nautico et le petit port de pêche de La Corricella.

Un article de Brigitte Marin.

 

Le 15 octobre au matin, l’équipage de Sillage a été reçu à l’Istituto di Istruzione Secondaria Superiore, Istituto tecnico navale F. Caracciolo – IM G. da Procida, où des collégiens et des lycéens ont présenté leurs réalisations vidéo sur l’identité de l’île. Ces réalisations ont été faites dans le cadre du projet éducatif lié à Sillage-Odyssée et coordonné par Christophe Chillio de l’Institut français de Naples. L’une met en images les écrits des voyageurs français du XIXe siècle, dont la vision romantique prend appui sur des éléments topographiques, paysagers et culturels singuliers de Procida, l’autre sur la pêche et ses savoir-faire, à travers des entretiens de pêcheurs.
Auparavant, l’équipe municipale avait ouvert le débat sur les relations des Procidiens avec la mer, sur les patrimoines culturels insulaires et les politiques locales de préservation du milieu naturel avec les interventions de Giuditta Lubrano Lavadera, maire adjointe et déléguée à l’environnement, de Giovanni Scotto di Carlo, délégué au tourisme et au sport, de Bartolomeo Scotto di Perta, délégué à la pêche, et de Nico Granito, délégué à la culture.

G. Lubrano a insisté sur le partage des problèmes avec les localités voisines (Monte di Procida, Bacoli, zone phlégréenne) et sur la recherche de solutions communes. Elle a plus particulièrement souligné trois points : l’importance du traitement des eaux usées et de la limitation des rejets à la mer (ceux-ci avaient aussi été signalés comme un problème majeur lors de la table ronde de Marseille, le 26 septembre dernier) ; la tutelle, sous la forme d’aires marines protégées, qui ne devrait pas prendre la forme d’un cadre de contraintes imposées, mais offrir une opportunité de développement de la mer et de ses cultures, en permettant des usages qui ne dégradent pas le milieu ; enfin, la protection nécessaire des multiples accès historiques à la mer (petits escaliers et chemins) car la mer, “le premier des biens communs”, doit être accessible à tous.

Les intervenants ont tous insisté sur le socle de traditions et de cultures locales sur lequel peut prendre appui un développement touristique de qualité. L’Institut Nautique, le plus ancien d’Italie, qui a fêté ses 180 ans en 2013, est par exemple un des marqueurs de l’histoire particulière de cette île. C’est cette conscience de l’identité insulaire, associée à une ouverture aux échanges internationaux, qui a conduit à mettre en valeur l’histoire de l’émigration et ses mémoires, dans la perspective de former un réseau des communautés originaires de Procida et d’Ischia dispersées sur les rives de la Méditerranée, notamment sur le littoral français, comme à Saint-Mandrier (Var), et bien au-delà sur le continent américain (voir l’association fondée en 2003 par Pascal Scotto di Vettimo : http://www.procida-family.com/index.htm).

Par ailleurs, l’aire marine protégée mise en place en 2008, appelée Regno di Nettuno, qui comprend l’île de Procida, devrait évoluer vers une gestion permettant de créer une véritable synergie avec les pêcheurs qui contribuent encore fortement à la définition de cette identité culturelle. Nous avons pu l’observer à La Corricella, où nous avons conduit un long entretien avec Maria, la seule femme exerçant la pêche sur l’île, et avec Francesco. Il y a là aujourd’hui une quarantaine de pêcheurs, mais ils étaient bien plus nombreux il y a une vingtaine d’années, lorsque 14 “cianciolle”, ces barques pour la pêche du “pesce azzurro” (anchois, sardines), avec chacune 13 hommes d’équipage, se pressaient dans cet abri.
Nous avons pu également interroger Alida Clemente, historienne (Università di Foggia), qui nous a dressé un cadre général de l’organisation de la pêche dans le golfe de Naples au cours des derniers siècles.

Après les échanges en salle, les lycéens nous ont fait visiter le petit Musée de la mer de l’Istituto Nautico présentant des maquettes de bateaux, des instruments de navigation, certains très anciens, et une réalisation des élèves faite pour l’exposition de la marine à Gênes en 1914 (plan relief de la Baie de Naples).

 

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