L’Initiative PIM (Petites Îles en Méditerranée).
Un article de Orianne Crouteix.
Depuis une dizaine d’années, la délégation Europe et International du Conservatoire du Littoral coordonne l’Initiative PIM (Petites Îles de Méditerranée). L’objectif de cette initiative est de réunir des naturalistes aux compétences variées et des gestionnaires afin de protéger ces micro-espaces insulaires.
Pour l’Initiative PIM, une île est un espace terrestre accueillant à minima une plante ou une autre espèce terrestre patrimoniale, clairement identifiée et détachée d’une autre zone émergée (éloignée de plus de 5 mètres et avec au moins 50 centimètres de profondeur) et incluant la frange marine qui l’entoure (jusqu’à une bathymétrie de -50 mètres et jusqu’à un mile de distance autour de l’île). L’Initiative PIM s’intéresse aux îles de moins de 1000 ha.
Ces petites îles souvent inhabitées sont des zones de refuge de certaines espèces emblématiques de l’espace méditerranéen. Il s’agit aussi de systèmes écologiques simplifiés où le nombre d’espèces différentes qui coexistent est moindre que sur le continent. Elles sont ainsi de véritables « laboratoires » vivants. On parle aussi de « hotspot2 ».
On recense actuellement 1100 PIM sur le bassin occidental méditerranéen. Ce recensement est un travail inédit et complexe. En effet, ces îlots sont souvent absents des cartes classiques et on ne les repère pas forcément sur google earth, comme par exemple Scoglio Botte entre Ponza et Ventotene, dans les îles Pontines. Les cartes marines semblent tous les recenser puisque ces îlots sont dangereux pour la navigation.
Pour finir d’identifier chaque îlot, il est utile de connaître son nom et un travail de toponymie est parfois nécessaire. Les hommes nomment les éléments du paysage selon l’intérêt qu’ils leur portent ; ces îlots peuvent être par exemple un lieu de croyances ou d’un usage spécifique et exploités par l’homme, ils ont alors un nom singulier. Mais souvent ces îlots sont très difficiles d’accès et ne sont nommés que de façon générique comme par exemple « écueil », « île », dans les différentes langues du bassin méditerranéen. Par exemple, dans les eaux italiennes, traversées par Sillage-Odyssée. il existe de nombreux « Formiche », « Scogli » et « Faraglioni », quelquefois associés au toponyme de l’île principale (par ex. Formiche di Ponza) ou d’un lieu-dit,
Une fois ce travail de recensement et de toponymie réalisé, il est possible d’étudier ces espaces et de les décrire, notamment en inventoriant la biodiversité terrestre et marine qu’ils abritent. L’objectif de l’Initiative PIM est de réaliser un atlas encyclopédique qui réunira les connaissances disponibles sur ces îles à destination des gestionnaires afin de protéger ces espaces particuliers, refuges d’une biodiversité menacée.
Laisser un commentaire