Les impacts des changements globaux sur le littoral et les îles.
Conférence à Bastia le 1er Octobre, un article d’Orianne Crouteix.
Animée par Fabrice Bernard (Conservatoire du littoral), avec la participation de : Thierry Tatoni et Frédéric Médail (IMBE -Université Aix-Marseile), Camille Guillemette et Patrick Belz (Conservatoire du Littoral), Solène Basthard-Bogain (Septentrion Environnement), Yoan Petit (Conservatoire Botanique National de Corse) et Pierre Boissery (Agence de l’Eau).
Qu’est ce que les changements globaux ?
Dans changements globaux, on comprend le réchauffement climatique dû à l’augmentation de l’effet de serre, les espèces invasives et les impacts de l’homme tels que la surexploitation des ressources naturelles, l’urbanisation, etc … Les changements globaux concernent les habitats marins et terrestres.
Pourquoi s’intéresser au littoral et aux îles ?
Le littoral méditerranéen est un « hotspot » de biodiversité, c’est-à-dire qu’il y a un fort taux d’endémisme : beaucoup d’espèces n’existent que sur le pourtour méditerranéen. Cet espace, très particulier, est très menacé : l’urbanisation incessante, l’importance du tourisme, l’érosion ne sont que quelques exemples des pressions qu’il subit.
La Méditerranée est aussi constellée de petites îles. Ces îles en parties préservées de l’urbanisation et des flux touristiques sont le refuge de certaines espèces emblématiques de l’espace méditerranéen. Ces petites îles ont aussi des systèmes écologiques simplifiés où le nombre d’espèces différentes qui coexistent est moindre. Elles sont ainsi de véritables « laboratoires », et peuvent permettre de comprendre les impacts des changements globaux sur les grandes îles ou sur les continents.
Pour expliquer l’importance de protéger la biodiversité, la notion d’interdépendance avec l’Homme a été évoquée dans les discussions de cette conférence. Les hommes ont besoin de la biodiversité terrestre et marine dans leur quotidien (nouvelles molécules, alimentation, bien-être…) et certaines espèces ne survivent que parce qu’une activité humaine maintient leur habitat (par exemple les plantes qui ne vivent que dans les prairies méditerranéennes entretenues par le pastoralisme).
Certains participants de la conférence pensent qu’aujourd’hui on connaît suffisamment bien ces espaces, que les scientifiques les ont bien étudiés et qu’il appartient dorénavant aux politiques d’agir. Alors que d’autres participants pensent au contraire qu’il manque encore beaucoup d’informations, notamment sur les petites îles et sur les espaces marins. Cependant, tous sont unanimes sur le fait que les recherches scientifiques sont nécessaires pour éclairer la société. Les décisionnaires ne peuvent mettre en place de bonnes solutions qu’en s’appuyant sur les données scientifiques et suite à une demande forte des acteurs de la société civile.
Quelles solutions face aux changements globaux ?
Plusieurs aspects ont été évoqués. La sensibilisation environnementale est une solution qui peut paraître inefficace pour certains face à l’urgence qui existe, parce que les problèmes sont actuels et que la génération qui est la plus sensibilisée ne sera en position de décision que dans 10 ou 20 ans.
L’ingénierie technique telle que la restauration écologique (c’est-à-dire recréer un habitat, comme par exemple une zone humide ou des rochers artificiels) a été plébiscitée par certains participants alors que d’autres estiment que la destruction d’un habitat est irréversible et que l’ingénierie écologique n’est pas efficace.
Une solution souvent mise en place concernant les questions environnementales est la réglementation et les contrôles. Cette solution demande des moyens logistiques et financiers importants et elle est souvent mal acceptée par la société civile.
Le débat a été intéressant, et a montré l’importance de rechercher un équilibre entre toutes ces actions, et d’en proposer de nouvelles, complémentaires.
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