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Une journée à Capri

Journal de bord, par Cécile Régnier.

Partis de Naples jeudi 22 octobre au matin pour Capri, nous y étions à la mi-journée. Nous avons découvert une belle île escarpée et boisée dans ses hauteurs, et un funiculaire pour rejoindre le village à partir du port.
Beaucoup de monde en coeur de village, mais assez vite nous avons été seules à marcher dans les ruelles étroites bordées de beaux jardins dans les hauteurs, pour rejoindre la Villa Lysis, surplombant le port d’un côté, le Vésuve au loin de l’autre. Construite par un aristocrate, Jacques Fersen, en 1904, lieu de rencontres d’écrivains, poètes et artistes au début du 20e siècle, la résidence appartient maintenant à la mairie.
Nous sommes reçues par l’adjoint à l’environnement, Fabio De Gregorio, par Melania Esposito, de l’association de valorisation culturelle, APEIRON, et par Lucia Vitale responsable sur Capri de l’association de sensibilisation à l’environnement MAREVIVO. Leurs interviews filmées sont réalisées. Ils expriment tous leur attachement à l’île et leur engagement pour faire connaître son patrimoine hors des clichés et pour la protéger.

 

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Ile de Santo Stefano

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Santo Stefano, île carcérale.

Un article de Brigitte Marin.

 

Le 13 octobre, nous avons rencontré au Musée de Ventotene, Salvatore Schiano di Colella qui, avec son association culturelle « Terra Maris », œuvre depuis 1988 à la connaissance d’un monument exceptionnel : la prison de Santo Stefano, l’îlot-forteresse qui jouxte Ventotene.

Si les pénitenciers ne manquent pas sur les îles méditerranéennes, celui-ci est assurément hors du commun, par sa forme, sa situation, son histoire et sa richesse patrimoniale. Après avoir officiellement fermé ses portes, en 1965, l’édifice fut abandonné, et il fallut la passion de Salvatore pour les pages d’histoire qui s’écrivirent entre ses murs pour susciter l’attention des autorités comme des visiteurs de passage, et faire reconnaître ce patrimoine insulaire unique. Ce sont à nouveau 4 000 visiteurs que Salvatore a conduit sur l’îlot l’été dernier.
Sa construction est contemporaine du peuplement des deux îles de Ponza et Ventotene par les Bourbons au XVIIIe siècle et, comme pour les infrastructures de Ponza, les concepteurs en furent Antonio Winspeare et Francesco Carpi au début des années 1790. Après plusieurs années de durs travaux effectués par des forçats, le pénitencier fut inauguré en 1797. L’architecture en est particulièrement remarquable, car elle illustre concrètement les réflexions de Jeremy Bentham qui, dans les années 1780, imagina une architecture carcérale « panoptique » pour une efficace surveillance des détenus : une tour centrale de gardiennage permet d’observer aisément toutes les cellules disposées autour d’elle. Cette idée naît dans le contexte d’une redéfinition de l’incarcération comme peine propre à transformer le criminel, à le discipliner et à rectifier son comportement.

Ce dispositif de surveillance, étendu à la caserne, à l’école, à l’hôpital ou à l’usine a inspiré à Michel Foucault, dans son ouvrage Surveiller et punir (1975), sa thèse sur l’avènement, à la fin de la période moderne, d’une société disciplinaire, avec ses techniques de pouvoir sur les corps. L’ouvrage de Bentham est traduit en français en 1791. Si la prison de Santo Stefano semble construite sur ce modèle, c’est cependant avec des adaptations. Salvatore Schiano di Colella nous fait remarquer que, dans ce cas, ce n’est pas la tour de gardiennage qui est située au centre, mais la chapelle, pour la moralisation et la pénitence des reclus. Le plan, en fer à cheval, reprend celui du théâtre San Carlo de Naples, mais dans une perspective renversée : la scène, où est situé le poste de garde, regarde les loges-cellules, ainsi dominées par ce regard omniscient, qui ne laisse aucune échappatoire.
En outre, la position et la conformation même de l’îlot peuvent expliquer son choix pour une construction de cette nature. Lambeau de terre volcanique émergée, de forme ronde et élevée, Santo Stefano, bien que proche de Ventotene, est d’un accès difficile, sans abri naturel, et dès que la mer s’agite un peu, il devient inabordable, ce qui était du reste le cas lors de notre bref séjour. Cependant, par temps clair, il constitue un point d’observation remarquable, en direction de la côte napolitaine comme de Ponza ou de Zannone. Nul doute qu’une flotte s’en approchant pouvait être repérée à distance. Mais cette immense étendue liquide était cachée aux détenus dont le seul horizon était la cour centrale du bâtiment.
Enfin, cette architecture carcérale a connu une histoire singulière. Elle accueille en effet, aux côtés des criminels de droit commun, des opposants politiques aux régimes successifs, et de ce fait, de nombreux mémoires de ces hommes en ont retracé la vie au quotidien. Dès 1799, lorsque le mouvement jacobin qui avait donné naissance à une brève république de six mois est durement réprimé lors de la restauration des Bourbons, les révolutionnaires qui n’ont pas été immédiatement exécutés sont enfermés dans cet édifice, comme plus tard des protagonistes des mouvements libéraux ou des anarchistes. Sous le régime fasciste, des opposants comme Sandro Pertini, président de la République italienne de 1978 à 1985, y sont incarcérés. Santo Stefano reflète ainsi l’histoire politique mouvementée de l’Italie contemporaine. Sa valeur patrimoniale tient à son architecture singulière, unique au monde, comme à cette mémoire. Son état nécessite aujourd’hui d’importants travaux de réfection, pour conserver et transmettre à la postérité un monument qui incarne un des destins possibles des îles de Méditerranée.

 

 

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Escale à Naples (III) : accueil du public

« Futuro Remoto ». Information, sensibilisation, animation vers le public.

Un article de Sylvie Laurens et Cécile Régnier.

 

Dimanche 18, fin d’après-midi, tandis que dans les rues de la grande ville se poursuivent les enquêtes, Sillage-Odyssée, partenaire du festival « Futuro Remoto » (30 000 visiteurs dès les deux premiers jours…), est présent dans un double stand sous l’immense bulle bleue du pavillon « Mare ». Sabine, artiste embarquée à bord depuis le début de l’Odyssée, anime ce stand créatif destiné aux plus jeunes. La voile peinte par les petits napolitains viendra rejoindre celles réalisées plus tôt au cours des précédentes escales et contribuera à orner, au retour de l’expédition, une petite flotte d’optimists, qui reflétera l’extraordinaire variété des regards enfantins sur leur littoral, leur mer, leur faune et leur flore, de Marseille à Naples en passant par les petites îles. Le « Coffre de la mer », création du Réseau Mer de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur partenaire de l’expédition, est présenté par Cécile, et compléte le dispositif pédagogique de sensibilisation du public à la biodiversité.

Ces mêmes activités sont proposées le lundi 19 octobre à une classe primaire du lycée français, ainsi que la visite du catamaran aux classes du Liceo Fortunato. Au total, le catamaran et son équipage recevront à Naples 220 élèves. Une initiative rendue possible grâce au partenariat avec l’Institut français et l’implication de Christophe Chillio, Atttaché de coopération pour le français.
Ce même jour à 11h, à l’Accademia delle belle Arti et dans le cadre du partenariat avec « Futuro Remoto », le grand public est invité à écouter une conférence consacrée aux fouilles du port et à la découvertes des navires antiques : « Il paesaggio costiero di Neapolis : lo scavo dell’antico porto e delle barche ». Une conférence de A. Campanelli (sop. Archeologia della Campania), D. Giampaola (Isp. Sop. A. della Campania) et G. Boetto (CCJ, MMSH).

Les activités pédagogiques se poursuivent le mardi 20 au matin, et l’après-midi se tient, à l’Institut français, une rencontre scientifique sur « Les patrimoines littoraux face aux risques », organisée par le Centre Jean Bérard (USR 3133, CNRS – Ecole française de Rome), le Consulat général de France à Naples et l’Institut français, la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, en collaboration avec la Surintendance archéologique de la Campanie, la Surintendance archéologique de Pompéi, le Conservatoire du Littoral et l’Istituto di studi sulle società del Mediterraneo (ISSM,CNR). Un thème particulièrement adapté à la côte napolitaine, soumise à des risques géologiques et écologiques multiples, sur la longue durée de l’histoire de son anthropisation. La table ronde aborde les questions complexes des formes de gestion et de protection des patrimoines littoraux (archéologiques, naturels, environnementaux).

Mercredi 21 : avitaillement du bateau, travail personnel de l’équipage, cocktail de départ au Consulat.

Jeudi 22 octobre, 9h : dernière photo sur le quai avec le Commandant Marcello de Bonis qui a été un hôte très dévoué et sympathique et nous faisons cap sur Capri.

Nous remercions vivement l’ensemble des partenaires et des contributeurs, grâce auxquels le programme de l’escale s’est déroulé dans les meilleures conditions. Des documentaires vidéo et des textes scientifiques seront mis en ligne ultérieurement pour approfondir les différents sujets traités.

 

  • Cetara
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Escale à Naples (II) : le village de Cetara

Cetara et la fabrication de jus d’anchois.

Un article de Sylvie Laurens.

 

Le dimanche 18 octobre, l’équipe prend la route pour Cetara, en compagnie de l’archéologue Emmanuel Botte (CCJ, MMSH) qui a fait spécialement le déplacement depuis le chantier de fouille qu’il dirige actuellement en Croatie. Nous retrouvons sur place l’archéozoologue Alfredo Carannante ainsi que Jean-Pierre Brun, professeur au collège de France, pour des entretiens croisés, visant à tirer le fil depuis l’antiquité jusqu’à nos jours : du garum à son équivalent contemporain, la « colatura di alici » (jus d’anchois).

La « colatura di acili » est une spécialité bien connue de Cetara dont la production est aujourd’hui assurée par l’entreprise Nettuno : Giulio Giordano a illustré toutes les phases de cette fabrication, et les singularités de ce savoir-faire ancestral. Dans sa famille, on exerce ce métier depuis trois générations. Fondée sur les ressources halieutiques locales, la pratique est unique en son genre, hier comme aujourd’hui. Pour produire 1,6 litre de « colatura », une vingtaine de kilos d’anchois, 4 mois de salaison, et une longue maturation sont nécessaires. Dans l’Antiquité, nous apprend Alfredo Carannante, le garum était utilisé bien plus largement à la place du sel, en raison de ses exceptionnelles vertus, aujourd’hui attestées (pauvre en salinité, riche en Omega 3).

 

  • Elise Ortiou Campion©2015
www.eliseortioucampion.com
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Procida, un accueil chaleureux

Journal de bord : Procida le 15 octobre. Par Cécile Régnier.

Accueil chaleureux de la municipalité sur le quai, avec Mme l’Adjointe à l’environnement ceinte de son écharpe.
Procida est une île très densément habitée, 12000 personnes pour 4km2, ce qui en fait l’île la plus habitée en Europe avec des enjeux environnementaux importants qu’ont décidé de relever la nouvelle équipe municipale.
Beaucoup de rencontres sympathiques lors de notre journée sur l’île : avec une partie des jeunes adjoints municipaux, avec les collégiens, lycéens et leurs enseignants lors de la table ronde du matin (cf autre article) ; avec Domenico, plongeur, qui a emmené Solène et Amélie découvrir l’île sous-marine ; avec Rossela qui a longuement présenté à Cécile les activités de l’association de sensibilisation à l’environnement de son île et la petite île protégée voisine, Vivara (Associazone Vivara Onlus – Amici delle piccoleisole). Nous avons pu lui remettre de la part du Réseau Mer une série de livrets de la collection « Cap sur … » et le « Coffre de la Mer ».
L’atelier « Petite voile peinte » a été possible dans le club d’aviron où nous avons pu présenter toute les voiles peintes depuis le départ, et l’atelier « Biodiversité » a été proposé à bord pour une classe primaire du village. Nous avons présenté l’expédition avec la visite du bateau aux classes, à nos contacts et à quelques curieux rencontrés sur le quai.
Nous les remercions tous de leur accueil et de leurs bouteilles de Limoncello lors du départ !

Vendredi 16 matin : départ pour Naples en longeant les Champs Phlégrens (article à venir).

 

  • La Corricella
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  • Maria - La Corricella
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  • Elise Ortiou Campion©2015
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Rencontres à Procida

L’Istituto nautico et le petit port de pêche de La Corricella.

Un article de Brigitte Marin.

 

Le 15 octobre au matin, l’équipage de Sillage a été reçu à l’Istituto di Istruzione Secondaria Superiore, Istituto tecnico navale F. Caracciolo – IM G. da Procida, où des collégiens et des lycéens ont présenté leurs réalisations vidéo sur l’identité de l’île. Ces réalisations ont été faites dans le cadre du projet éducatif lié à Sillage-Odyssée et coordonné par Christophe Chillio de l’Institut français de Naples. L’une met en images les écrits des voyageurs français du XIXe siècle, dont la vision romantique prend appui sur des éléments topographiques, paysagers et culturels singuliers de Procida, l’autre sur la pêche et ses savoir-faire, à travers des entretiens de pêcheurs.
Auparavant, l’équipe municipale avait ouvert le débat sur les relations des Procidiens avec la mer, sur les patrimoines culturels insulaires et les politiques locales de préservation du milieu naturel avec les interventions de Giuditta Lubrano Lavadera, maire adjointe et déléguée à l’environnement, de Giovanni Scotto di Carlo, délégué au tourisme et au sport, de Bartolomeo Scotto di Perta, délégué à la pêche, et de Nico Granito, délégué à la culture.

G. Lubrano a insisté sur le partage des problèmes avec les localités voisines (Monte di Procida, Bacoli, zone phlégréenne) et sur la recherche de solutions communes. Elle a plus particulièrement souligné trois points : l’importance du traitement des eaux usées et de la limitation des rejets à la mer (ceux-ci avaient aussi été signalés comme un problème majeur lors de la table ronde de Marseille, le 26 septembre dernier) ; la tutelle, sous la forme d’aires marines protégées, qui ne devrait pas prendre la forme d’un cadre de contraintes imposées, mais offrir une opportunité de développement de la mer et de ses cultures, en permettant des usages qui ne dégradent pas le milieu ; enfin, la protection nécessaire des multiples accès historiques à la mer (petits escaliers et chemins) car la mer, “le premier des biens communs”, doit être accessible à tous.

Les intervenants ont tous insisté sur le socle de traditions et de cultures locales sur lequel peut prendre appui un développement touristique de qualité. L’Institut Nautique, le plus ancien d’Italie, qui a fêté ses 180 ans en 2013, est par exemple un des marqueurs de l’histoire particulière de cette île. C’est cette conscience de l’identité insulaire, associée à une ouverture aux échanges internationaux, qui a conduit à mettre en valeur l’histoire de l’émigration et ses mémoires, dans la perspective de former un réseau des communautés originaires de Procida et d’Ischia dispersées sur les rives de la Méditerranée, notamment sur le littoral français, comme à Saint-Mandrier (Var), et bien au-delà sur le continent américain (voir l’association fondée en 2003 par Pascal Scotto di Vettimo : http://www.procida-family.com/index.htm).

Par ailleurs, l’aire marine protégée mise en place en 2008, appelée Regno di Nettuno, qui comprend l’île de Procida, devrait évoluer vers une gestion permettant de créer une véritable synergie avec les pêcheurs qui contribuent encore fortement à la définition de cette identité culturelle. Nous avons pu l’observer à La Corricella, où nous avons conduit un long entretien avec Maria, la seule femme exerçant la pêche sur l’île, et avec Francesco. Il y a là aujourd’hui une quarantaine de pêcheurs, mais ils étaient bien plus nombreux il y a une vingtaine d’années, lorsque 14 “cianciolle”, ces barques pour la pêche du “pesce azzurro” (anchois, sardines), avec chacune 13 hommes d’équipage, se pressaient dans cet abri.
Nous avons pu également interroger Alida Clemente, historienne (Università di Foggia), qui nous a dressé un cadre général de l’organisation de la pêche dans le golfe de Naples au cours des derniers siècles.

Après les échanges en salle, les lycéens nous ont fait visiter le petit Musée de la mer de l’Istituto Nautico présentant des maquettes de bateaux, des instruments de navigation, certains très anciens, et une réalisation des élèves faite pour l’exposition de la marine à Gênes en 1914 (plan relief de la Baie de Naples).

 

  • Conférence à Bastia
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Conférence « Impacts des changements globaux »

Les impacts des changements globaux sur le littoral et les îles.

Conférence à Bastia le 1er Octobre, un article d’Orianne Crouteix.

 

Animée par Fabrice Bernard (Conservatoire du littoral), avec la participation de : Thierry Tatoni et Frédéric Médail (IMBE -Université Aix-Marseile), Camille Guillemette et Patrick Belz (Conservatoire du Littoral), Solène Basthard-Bogain (Septentrion Environnement), Yoan Petit (Conservatoire Botanique National de Corse) et Pierre Boissery (Agence de l’Eau).

Qu’est ce que les changements globaux ?
Dans changements globaux, on comprend le réchauffement climatique dû à l’augmentation de l’effet de serre, les espèces invasives et les impacts de l’homme tels que la surexploitation des ressources naturelles, l’urbanisation, etc … Les changements globaux concernent les habitats marins et terrestres.

Pourquoi s’intéresser au littoral et aux îles ?
Le littoral méditerranéen est un « hotspot » de biodiversité, c’est-à-dire qu’il y a un fort taux d’endémisme : beaucoup d’espèces n’existent que sur le pourtour méditerranéen. Cet espace, très particulier, est très menacé : l’urbanisation incessante, l’importance du tourisme, l’érosion ne sont que quelques exemples des pressions qu’il subit.
La Méditerranée est aussi constellée de petites îles. Ces îles en parties préservées de l’urbanisation et des flux touristiques sont le refuge de certaines espèces emblématiques de l’espace méditerranéen. Ces petites îles ont aussi des systèmes écologiques simplifiés où le nombre d’espèces différentes qui coexistent est moindre. Elles sont ainsi de véritables « laboratoires », et peuvent permettre de comprendre les impacts des changements globaux sur les grandes îles ou sur les continents.

Pour expliquer l’importance de protéger la biodiversité, la notion d’interdépendance avec l’Homme a été évoquée dans les discussions de cette conférence. Les hommes ont besoin de la biodiversité terrestre et marine dans leur quotidien (nouvelles molécules, alimentation, bien-être…) et certaines espèces ne survivent que parce qu’une activité humaine maintient leur habitat (par exemple les plantes qui ne vivent que dans les prairies méditerranéennes entretenues par le pastoralisme).

Certains participants de la conférence pensent qu’aujourd’hui on connaît suffisamment bien ces espaces, que les scientifiques les ont bien étudiés et qu’il appartient dorénavant aux politiques d’agir. Alors que d’autres participants pensent au contraire qu’il manque encore beaucoup d’informations, notamment sur les petites îles et sur les espaces marins. Cependant, tous sont unanimes sur le fait que les recherches scientifiques sont nécessaires pour éclairer la société. Les décisionnaires ne peuvent mettre en place de bonnes solutions qu’en s’appuyant sur les données scientifiques et suite à une demande forte des acteurs de la société civile.

Quelles solutions face aux changements globaux ?
Plusieurs aspects ont été évoqués. La sensibilisation environnementale est une solution qui peut paraître inefficace pour certains face à l’urgence qui existe, parce que les problèmes sont actuels et que la génération qui est la plus sensibilisée ne sera en position de décision que dans 10 ou 20 ans.
L’ingénierie technique telle que la restauration écologique (c’est-à-dire recréer un habitat, comme par exemple une zone humide ou des rochers artificiels) a été plébiscitée par certains participants alors que d’autres estiment que la destruction d’un habitat est irréversible et que l’ingénierie écologique n’est pas efficace.
Une solution souvent mise en place concernant les questions environnementales est la réglementation et les contrôles. Cette solution demande des moyens logistiques et financiers importants et elle est souvent mal acceptée par la société civile.
Le débat a été intéressant, et a montré l’importance de rechercher un équilibre entre toutes ces actions, et d’en proposer de nouvelles, complémentaires.

 

Un article dans Zibeline

Info média de Brigitte, qui vient de nous rejoindre à bord avec les news de Marseille !

Le jour du départ, le 26 septembre, juste avant que le catamaran de Sillage-Odyssée ne largue les amarres, le MuCEM accueillait une table ronde organisée par la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme et le Laboratoire d’excellence qu’elle coordonne « Les sciences humaines et sociales au cœur de l’interdisciplinarité pour la Méditerranée » (LabexMed) : Regards sur le littoral provençal (archéologie, histoire, environnement, arts). Evolution, ressources, patrimoines, avec la participation de Marie-Brigitte Carre (CNRS), Daniel Faget (Aix-Marseille Université), Martine Chalvet (Aix-Marseille Université), Thierry Tatoni (Aix-Marseille Université), Benjamin Durand (Parc national des calanques) et Hendrik Sturm (Ecole Supérieure d’Art et Design Toulon Provence Méditerranée).

Cette table ronde a permis de présenter des programmes de recherche récents et des initiatives qui continuent de renouveler notre connaissance du littoral provençal, de la vie et de l’histoire de ces territoires, dans le domaine de l’archéologie, de l’histoire, de l’écologie, et des arts, pour commencer à aborder les thématiques et les réflexions qui orienteront, tout au long de son périple, les activités de Sillage.

A lire dans la presse : http://www.journalzibeline.fr/societe/une-odyssee/

  • Atelier de réflexion collective
  • Atelier de réflexion collective

Atelier de réflexion collective

Mercredi 30 septembre, Bastia : premier atelier de réflexion collective, dans la salle des « anciens combattants marins », pleine d’Histoire.

 

Dans le cadre de Sillage, Leïta met en place aux escales des ateliers de réflexion entre « experts » où il s’agit de comprendre les relations Homme/Nature, explorer les relations d’interdépendance entre la société humaine et son environnement naturel. Cet atelier s’intéresse aux ressources naturelles, à la biodiversité et au fonctionnement écologique ; les experts impliqués sont scientifiques, gestionnaires d’espaces naturels, associatifs investis dans l’environnement et représentants des collectivités territoriales. L’atelier vise à établir un diagnostic collectif des éléments naturels et des usages et pressions, définir les tendances d’évolution et de partager un scénario d’évolution souhaité.
Il s’agit d’établir une projection sur les modes du développement durable, sur le territoire en récoltant les connaissances et impressions des acteurs locaux.
Dans un deuxième temps, la mise en commun des connaissances récoltées dans les ateliers avec celles des perceptions lors des sondages auprès d’habitants et de passants, permettra d’avoir une vision globale des enjeux du littoral et des évolutions souhaitées.

  • Pêcheurs Bastia
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Rencontres avec les pêcheurs

Jeudi 1er octobre : journée d’enquête.

Une des missions de Sillage-Odyssée est de récolter le savoir « de terrain », les informations sur les pratiques de pêche, activité typique, culturelle et ancestrale des côtes méditerranéennes. Un protocole d’enquête a été préparé par Laurence Le Diréach du GIS Posidonies.
Pêcheurs en activité et retraités sont interviewés sur leur pratique, les techniques utilisées, les espèces cibles, l’évolution de leur métier et les changements qu’ils perçoivent sur la qualité de l’environnement.

Les échanges ont été riches et surprenants.
Quelques remarques des pêcheurs :  » C’est dommage que l’on ne vive plus avec le poisson ordinaire  » (ndlr : bogue, oblade) ;  » Maintenant, ça ne se vend plus les bogues ! Il faut les donner !  » ;  » Il y en a du poisson, pas de problème, mais c’est les jeunes qui ne veulent plus pêcher ! « ,  » Le problème, c’est les filets de nylon : ça continue à pêcher même quand c’est perdu  » ;  » Le métier se perd par manque de courage  » ;  » Il faudrait arrêter la pêche à la langoustine l’hiver, mais c’est déjà bien d’avoir arrêté le samedi et dimanche  » ;  » Maintenant, on travaille avec les scientifiques pour faire revenir le poisson « .