Cette année nous avons envie de prendre la mer pour faire une Assemblée Générale un peu plus exotique !
Sillage au Salon International du Multicoque
La Grande Motte, du 13 au 17 avril 2016
Sillage est un projet porté par l’association Expé2M qui réalise différentes expéditions en mer. Dans le but d’encore mieux faire connaître nos convictions et nos objectifs au plus grand nombre, nous serons présents au 7e Salon international du Multicoque.
Grâce à notre partenariat avec M2 Organisation, organisateur de cette 7e édition, nous serons heureux (et surtout heureuses !) de vous accueillir sur notre stand pour vous présenter plus en détail nos missions Cap Cétacés avec le WWF et les expéditionsSillage avec des scientifiques pluridisciplinaires de haut niveau. Nous avons aussi de nombreux projets pour les prochaines années…Et tout cela à bord d’un catamaran à voile.
N’hésitez pas à venir nous voir à La Grande Motte !
Merci encore à nos partenaires nautiques 2015 pour leur soutien :
Sillage, une odyssée de partage
Sillage Odyssée, expédition scientifique mais aussi odyssée de partage, c’était notre souhait : partager notre aventure avec tous, raconter nos découvertes, sensibiliser. Intégrer l’éducation à l’environnement dans le projet de l’expédition nous semblait une évidence.
L’éducation à l’environnement et à la nature est une activité indispensable pour sa protection, pourtant, la connaissance de l’environnement naturel est aujourd’hui beaucoup moins présente que pour les générations précédentes et il y a au niveau des populations devenues plus urbaines la nécessité de développer une « culture de la nature ». La connaissance d’un territoire, de son histoire, sa biodiversité, sa fragilité et ses enjeux, nécessite un effort éducatif au niveau des plus jeunes comme auprès des adultes.
Comme pour l’attachement à un lieu, une relation personnelle à la nature est nécessaire pour avoir envie de la préserver, mais une connaissance et une compréhension des enjeux doivent exister pour effectuer les bons choix dans l’action. Mais avant « Comprendre » et « Agir », il faut qu’il y ait « Aimer », ce sont les 3 étapes de l’éducation à l’environnement. C’est ainsi que pour toute décision de protection et de gestion d’un territoire, il est nécessaire de développer ce lien « affectif » à la nature.
Nous avions donc développé divers outils de partage pour faire connaître, faire aimer et donner envie de protéger :
Le blog/site internet, des visites du bateau, des stands à différents festivals, des conférences, des tables rondes, des vidéos, des ateliers pédagogiques de peinture où les enfants avaient pinceau pour définir leur littoral idéal….
Ci-dessous le suivi de l’expédition en chiffre :
- Plus de 500 enfants accueillis à bord du Catana 431 et sensibilisés à l’environnement
- A Naples, 200 élèves de collèges et lycées ont monté une vidéo en partenariat avec Sillage sur les thèmes de l’expédition dans un projet appelé Mater Nostra mené par l’Institut Français. La vidéo : youtube.com/watch?v=QI0UuN1k-_M
- 140 enfants ont dessiné leur « littoral idéal » sur des petites voiles de dériveurs « Optimist » en atelier pédagogique avec l’artiste.
- Plus de 10 classes de collèges travailleront toute l’année sur les thèmes de l’expédition Sillage et produiront des vidéos sur les enjeux du littoral.
- Site internet : plus de 1000 vues en 1 jour, plus de 5000 vues en une semaine, plus de 13000 vues en 1 mois. Des articles sur Sillage ont été publiés sur les sites des partenaires : Catana, Ot-Med, Labex-Med…
- Page Facebook : plus de 900 mentions « j’aime », plus de 3500 personnes atteintes sur 1 publication et 13 partages par le public et nos partenaires, plus de 8000 vues en une semaine.
- Blog : plus de 60 articles ont été publiés pour diffuser les connaissances et partager l’aventure humaine.
- 5 tables rondes et conférences ont été effectuées.
- Parutions presse, tv, magazines avant pendant et après l’expédition
L’expédition Sillage est une aventure à mettre en partage et notre volonté était d’embarquer avec nous le plus grand nombre. Nous espérons que l’expédition vous a plu. N’hésitez pas à nous faire des retours !
Article rédigé par Cécile Régnier, responsable pôle sensibilisation des publics.
ITW de la plongeuse scientifique de Sillage
Sur la Radio magazine longitude 181 vous pourrez écouter Solène Bastard-Bogain, notre spécialiste en plongée scientifique à bord. Merci à Soléne pour son accompagnement et conseil tout au long de l’élaboration du projet Sillage : Elle l’explique ICI.
En dehors des navigations pour Sillage, Soléne travaille pour l’association Septentrion-Environnement spécialistes en acquisition de données sous-marines, en médiation scientifique, et en sensibilisation à l’environnement par leur club de plongée associatif.
Pour en savoir plus, voir les actions scientifiques sur les petites îles
Les enfants sont sur le pont de la COP 21 !
Ils ont été près de 200 collégiens et lycéens à rencontrer l’équipage de Sillage, visiter le bord et poser des questions à nos scientifiques embarquées sur les enjeux du littoral.
Ils sont de la baie de Naples et des îles autour, et se mobilisent pour le changement climatique à travers le projet Mater Nostra mené par notre partenaire napolitain : l’institut français de Naples., facebook.com/InstitutFrancaisNapoli
Motivés et engagés ils en ont fait une vidéo ! c’est ICI You tube
Merci à leurs professeurs dynamiques et enthousiastes !
Merci à Christophe Chillio (consulat et institut français) pour l’organisation de toutes ces actions !
Merci à la MMSH et l‘Osu-Pythéas pour l’organisation de l’escale !
Enfin Merci au Réseau Mer pour son soutien sur l’éducation à l’environnement auprès des jeunes publics.
Venez nous rencontrer au salon nautique de Paris !
Sillage sera présent au « Nautic » sur les stands de ses partenaires entre vendredi 4 et mardi 8 décembre :
et plus particulièrement avec Catana le dimanche 6 novembre après-midi pour une présentation de l’expédition avec des photos et vidéos.
Et le mardi 8 au soir pour un cocktail au côtés de notre partenaire « équipements de sécurité » USHIP
Venez nombreux !
Un regard masculin
Par Frédéric Buet.
D’abord enthousiasmé par l’émotion du départ et les articles parus sur Internet, j’ai eu la chance de partager quelques moments de la vie à bord de Sillage à la fin de son voyage. Si quelqu’un doutait de la capacité de ces femmes à mener une telle expédition… qu’il parle maintenant ou se taise à jamais !
J’ai tout d’abord découvert une ambiance studieuse, concentrée, des intelligences en effervescence, les yeux rivés sur des écrans des ordinateurs ; puis, soudainement, des éclats de rires joyeux et nourris. Assurément l’atmosphère est chaleureuse à bord de Sillage. Les heures de travail défilent sans paraître laborieuses, les journées sont longues et le temps de sommeil compté. Les corps et les esprits peuvent être fatigués par un mois de mer dans des conditions météorologiques souvent compliquées (vent fort, pluie…), et malgré cela, personne ne se ménage à bord, chaque jour apporte son lot de surprises, de nouvelles idées, d’échanges constructifs, toujours ponctués d’éclats de rires. La capacité de travail est impressionnante et les efforts incessants pour nous faire partager leur aventure (rechercher une connexion internet, éditer un billet, finir une vidéo dans les temps…).
L’équipage évite parfaitement les écueils du conflit ou de l’ennui, et le mode de « gouvernance » constituerait à lui seul un beau sujet d’étude tant il semble porter ses fruits. Il est impossible ici de relater tous ces petits moments forts qui jalonnent LA VIE à bord de Sillage : Brigitte qui présente avec passion son dernier billet à l’équipage, Prune qui dans 30 nœuds de vent et une mer formée travaille sans relâche à monter sa vidéo, Nathalie qui prépare un gâteau pour l’anniversaire d’Orianne … Impossible de faire une sélection, la bienveillance de toutes est omniprésente pour assurer une cohésion exceptionnelle. Corporate les Girĺs !
Humbles et modestes, elles réalisent doucement, arrivées à Porquerolles, l’immensité du travail accompli, pourvu qu’elles gardent leurs petites étoiles au fond des yeux, guides de leurs prochaines aventures merveilleuses.
Immense BRAVO ET MERCI à vous toutes pour cette expédition qui continue de nous faire rêver.
Message d’une « volontaire »
Un message de Gaëlle Sager.
Lorsque j’ai eu connaissance de l’expédition, j’étais volontaire européenne pour le Parc Marin de Punta Campanella. Je n’ai pas hésité une seconde avant de m’engager dans l’aventure quand j’ai appris qu’Orianne et Léïta cherchaient une traductrice pour les aider dans leur mission de sondage auprès des populations, et qu’il y avait une petite place à bord pour moi, de Ponza à Naples !
Approcher, interroger et comprendre les passants. Touristes ou habitants, pêcheurs, anciens pêcheurs, commerçants, vacanciers, saisonniers … tous avaient un petit bout d’histoire à raconter. L’histoire de leur relation à ces terres méditerranéennes, des sentiments qu’ils éprouvent à leur égards, leur façon de les voir et de les vivre, et aussi, surtout, leur manière d’appréhender la Nature et sa protection, au fil du temps. Vaste (mais néanmoins fort passionnant) sujet d’étude ! J’en profite, au passage, pour envoyer un clin d’oeil aux amis-volontaires du Project MARE* qui nous ont aidés à Naples pour interroger une soixantaine de personnes. Grand merci !
Sur les petites îles, chacun était généralement d’accord sur la beauté des lieux : « è tutta bella! » affirmaient beaucoup en parlant de leur île, sans parvenir à conseiller un endroit particulier à connaître. Partout, et quasi-unanimement, un très fort sentiment de liaison à la mer Méditerranée. Beaucoup d’amertume dans la voix, en revanche, à l’évocation de la perte des petits métiers de la mer et de la pêche traditionnelle. L’économie principale est devenue celle du tourisme, faisant jongler les habitants entre des périodes d’activité intense en été, et des mois vides et creux « hors saison ».
Je souhaite remercier tout l’équipage de m’avoir accueillie, c’était chouette de voguer avec vous ! Au-delà de l’expérience enrichissante qu’a été ma mission, et du frisson (parfois cinglant) d’être sur l’eau, je retiendrai surtout des rencontres avec des professionnelles qui, en plus d’être consciencieuses, sont aussi de belles personnes …
Un réseau de réflexion et d’échanges
De Léïta Tschanz
Sillage Odyssée est une expédition scientifique interdisciplinaire, mais c’est aussi une aventure humaine riche de dialogues et de partage. Tout au long de notre parcours nous avons cherché à partager nos expériences et à collaborer avec des organismes sur place.
Dans cadre des missions IMBE, nous avons contacté des bénévoles afin de nous aider à réaliser les sondages, et nous avons rencontré de nombreux experts en environnement lors des ateliers de réflexion collective. Ces moments privilégiés d’enrichissement commun nous permettent de créer un réseau de volontaires associatifs et d’experts en environnement pour l’amorce de réflexions sur le devenir du littoral méditerranéen et d’échanges à plus long terme.
A Bastia, l’association U Marinu nous a été d’une grande aide pour l’organisation de nos missions et notamment pour nous aider dans la réalisation des enquêtes.
En Italie, c’est Gaëlle Sager, une ancienne volontaire européenne du projet MARE du Parc marin de Punta Campanella*, qui nous a rejoint à Ponza et a partagé notre quotidien et notre expérience jusqu’à Naples (cf.autre article). D’autres volontaires européens de ce projet MARE nous ont aidé pendant deux jours à Naples afin de réaliser une soixantaine d’enquêtes. Vous trouverez le billet sur leur expérience à nos côtés sur ces liens :
Italien : http://www.marineadventures.org/it/collaborazione-con-sillage/
Anglais : http://www.marineadventures.org/en/collaboration-with-sillage/
Un grand merci à tous ceux qui ont ponctuellement partagé ces moments avec nous ! C’est grâce à leur générosité et leur enthousiasme que nous avons pu mener à bien une grande partie de nos travaux.
Et ce n’est pas fini, fin novembre, les étudiants du Master 2 Médiation & Environnement participeront aux sondages dans la ville de Marseille, toujours dans cette dynamique de partage qui anime l’Odyssée Sillage !
* lien vers le site internet et facebook du projet MARE, coordonnée par Dr Domenico Sgambati :
https://it-it.facebook.com/projectmarepuntacampanella
http://www.marineadventures.org/en/
Rencontres à Capri
Patrimoines et développement.
Un article de Brigitte Marin.
Le 22 octobre, grâce à la Commune de Capri, la splendide Villa Lysis, édifiée à partir de 1904 par Jacques d’Adelsward Fersen, nous a ouvert ses portes. Son premier propriétaire en avait fait un cénacle d’écrivains et d’artistes, emblématique de ces demeures somptueuses et de la brillante culture internationale dont Capri fut la terre d’accueil entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle (voir le billet « Des îles dans l’histoire (4). Capri »).
Nous nous sommes entretenues avec Fabio De Gregorio, Conseiller délégué à l’environnement de la Municipalité de Capri, Lucia Vitale, naturaliste, Présidente de la Délégation de l’Association nationale « Marevivo » à Capri, et Melania Esposito de l’Association culturelle APEIRON pour la protection et la valorisation du patrimoine historique, artistique et paysager de cette île. Tous trois ont insisté sur les richesses du patrimoine naturel et culturel insulaire, sur lesquelles peuvent se fonder des politiques de développement renouvelées, alors que l’île est soumise aujourd’hui à une exploitation touristique massive, parfois difficile à gérer. La population, de 8000 habitants hors saison, monte à 25 000 en été, mais surtout les débarquements des touristes à la journée sont considérables.
Comme Procida, Capri se trouve administrée depuis quelques mois seulement par une nouvelle équipe municipale, qui a placé au centre de ses préoccupations la protection du patrimoine et de l’environnement. Pour Fabio De Gregorio, et le maire, Gianni De Martino, un des objectifs prioritaires est la réalisation de l’aire marine protégée autour de l’île, une aire autonome du parc de la Punta Campanella, sur le continent. Des études ont été réalisées dans ce sens depuis longtemps déjà, mettant en évidence des richesses sous-marines exceptionnelles. Dans l’attente d’un décret ministériel qui pourrait être long à venir, des mesures réglementaires intermédiaires sont envisagées : réduire la vitesse des embarcations qui fréquentent ces eaux en grand nombre, sensibiliser les visiteurs temporaires, les plaisanciers, trop souvent encore peu respectueux des lieux. Ainsi, les grottes, objets d’une exploitation touristique intense, avec des embarcations chargées de centaines de personnes, verront leur accès limité dès la saison prochaine. Des contrôles et des opérations de sensibilisation seront conduits par des bénévoles, « vigilanti del mare », pour signaler les abus dans l’attente de l’affirmation des compétences du parc souhaité par les deux communes de l’île, Capri et Anacapri.
Lucia Vitale insiste également sur le problème majeur que représente, pour la protection de la côte et de la mer, le trafic maritime intense autour de l’île, la vitesse excessive, l’abondance des navires de croisière depuis lesquels sont organisées les visites de l’île. Par ailleurs, si l’activité de pêche est devenue résiduelle à Capri, les pêcheurs du littoral de Sorrente et Salerne fréquentent les eaux de l’île. Autant de pressions sur le milieu que les gardes côtiers ont du mal à contrôler tant ils sont occupés à la gestion du port et aux mouvements constants qui l’animent. Cependant, Lucia note ces dernières années, une nouvelle sensibilité au milieu marin de la part des habitants. Les inscrits à la Lega navale, pour des cours de voile, sont plus nombreux qu’autrefois ; les usages de la mer se font plus respectueux, et beaucoup de résidents voudraient désormais voir se développer un tourisme différent, hivernal, reposant sur les promenades naturalistes et le patrimoine culturel insulaires. Pour cela, il faudrait développer une offre de services différente.
Depuis vingt ans, Lucia conduit des programmes d’éducation à l’environnement dans diverses îles (Giglio, Ischia, Ponza, Ventotene, Lampedusa…). Les élèves des écoles de Capri y participent de façon continue pour la 7e année : leur connaissance du territoire s’approfondit, et les jeunes sont plus actifs dans la tutelle de la mer et des terres. C’est aussi ce dont témoigne la récente association APEIRON, que Melania nous présente avec enthousiasme et conviction. En septembre 2014, 14 jeunes étudiants de l’île, en archéologie, histoire de l’art, philosophie, anthropologie, architecture, langues et économie, poussés par leur attachement à cet espace, se sont réunis pour faire connaître « la véritable Capri », et proposer un regard qui ne s’arrête pas aux lieux-communs du tourisme de masse – la Piazzetta, les Faraglioni, la Grotta azzurra –, mais fasse plus largement connaître ses arts, sa culture, ses traditions, ses riches demeures et ses promenades. Melania s’occupe maintenant de l’accueil des publics à la Villa Lysis, et une autre association de bénévoles, « Capri è anche mia », a remis en état le jardin. Des activités qui, loin d’être animées d’une nostalgie pour le passé, cherchent à faire du patrimoine et de la connaissance des singularités de l’île un socle sur lequel construire une politique de développement attentive aux valeurs comme aux fragilités d’un environnement exceptionnel.
Nous remercions la Città di Capri de son accueil.